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décembre 2010

Le Crédit Coopératif s'applique à lui même une "taxe Tobin"

By EconomieNo Comments

Taxer les transactions financières à un taux très faible, c’est l’idée lancée en 1972 par l’économiste américain James Tobin pour lutter contre la spéculation. Son idée a depuis été reprise par de nombreux économistes comme Joseph Stiglitz ou Lawrence Summers, ainsi que par l’association altermondialiste ATTAC. Une telle taxe, si elle était instituée à un niveau international, comporterait le double intérêt de lutter contre une trop grande liquidité des marchés financiers, et de dégager des fonds pour l’aide aux citoyens. Avec la crise économique de 2008, cette idée a connu un retour en force, mais de nombreux pays, à commencer par les Etats-Unis, se sont opposés à la mise en place d’une telle taxe.

Dans son programme d’émission déposé à l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) en mai 2010, le Crédit Coopératif a inscrit la possibilité de mettre en place un système de « quote-part solidaire », c’est à dire de reverser un très faible pourcentage de ses opération financières à des organismes d’intérêt général. Ainsi, sur l’emprunt obligataire de plusieurs dizaines de millions d’euros qu’il vient de réaliser, le Crédit Coopératif a reversé 0,02 % du montant récolté, soit 10 000€ au CCFD-Terre Solidaire, par ailleurs partenaire de la banque depuis près de 30 ans.

Cette contribution de la part du Crédit Coopératif est volontaire et n’est donc pas assimilable à une taxe. Néanmoins, elle reprend un des principes de la taxe Tobin : en prélevant une minuscule part de transactions financières au volume énorme, on peut dégager de sommes conséquentes pour soutenir l’action des organismes d’intérêt général.

Espérons que l’initiative du Crédit Coopératif fasse des émules, et que cette pratique se généralise.

Lire le communiqué du Crédit Coopératif

Garde d'enfants : si on s'adaptait à la vraie vie des parents ?

By Partenariat Rue89No Comments

Faire garder son enfant après l’école quand on a un budget limité et des horaires décalés est un vrai casse-tête. Môm’artre, un système de garde solidaire, tente de le résoudre.
L’idée
16h30, sortie des cours et début de la galère pour les parents. Comment faire garder son enfant jusqu’au retour du travail ?

Les plus chanceux choisissent l’étude jusqu’à 18 heures.
D’autres font appel à une baby-sitter, une solution confortable mais onéreuse.
Des options qui restent très compliquées pour certains, en premier lieu les parents, souvent des mères, qui élèvent seuls leurs enfants. C’est le cas pour 27 % des familles à Paris.

Car à des difficultés financières (près de 40 % des foyers monoparentaux de la capitale sont pauvres) s’ajoute souvent le fait de devoir jongler avec des horaires tardifs ou décalés.
Il était donc urgent de mettre en place un système de garde innovant pouvant répondre à ces nouvelles contraintes familiales.

Ainsi est né Môm’artre, une association créée en 2001 par Chantal Mainguené, alors maman célibataire.

Comment la mettre en pratique ?

La première antenne de l’association a vu le jour en 2001, dans le XVIIIe arrondissement. Chaque soir, dès 16h30, les salariés, tous artistes de formation, récupèrent les enfants, âgés de 6 à 11 ans, à la sortie de quatre écoles du quartier.

Viennent ensuite le goûter et les devoirs avant de passer aux choses sérieuses : les ateliers artistiques. En effet, pour Chantal Mainguené, véritable passionnée, l’art est au coeur de la démarche.

Du lundi au vendredi, les enfants apprennent donc la sculpture ou s’adonnent à la peinture. Et ce jusque 20 heures.

« Cette ouverture tardive est une réelle demande des familles parisiennes que la ville ne peut pas se permettre financièrement, car cela voudrait dire embaucher du personnel en plus ou facturer des heures supplémentaires », souligne Violaine Trajan, adjointe à la Petite enfance de la mairie du XVIIIe arrondissement.

« Môm’artre répond donc à une vraie problématique sociale tout en démocratisant l’accès à la culture. »

Car l’association présente une autre particularité : sa tarification solidaire. Les femmes célibataires et précaires sont le cœur de cible du projet. Les tarifs sont donc dégressifs selon les revenus, allant de 10 centimes à 8 euros de l’heure. Chantal Mainguené explique :

« Pour inscrire son enfant, chaque foyer dépose un dossier avec le montant de ses revenus, la composition de la famille… Nous essayons de prioriser les plus en difficulté tout en maintenant un équilibre dans le budget. »

Et cela fonctionne : sur les 235 familles adhérentes à l’association, près d’un tiers sont des foyers monoparentaux. Parmi eux, la moitié gagne moins que le Smic. L’association s’appuie sur des subventions publiques et privées pour compléter son budget.

Dix ans après son ouverture, Môm’artre accueille près de 250 enfants à Paris et comptera trois antennes dans la capitale à la rentrée 2011. Un réseau s’est constitué pour faciliter l’essaimage du modèle. Chantal Mainguené :

« Nous avons rédigé des process à disposition des porteurs de projet Môm’artre. Et nous les accompagnons à chaque rendez-vous important, entre autres pour convaincre les institutions. »

Quatre personnes travaillent actuellement sur de nouveaux centres, notamment à Arles et à Nantes.

Lire la suite de l’article sur le site de Rue89

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