Skip to main content
All Posts By

Rédaction

03/02/2022 « Comment adapter le journalisme de solutions à la couverture du changement climatique ? », webinaire proposé par l’IJNet

By AgendaNo Comments

Face à l’avalanche d’informations anxiogènes sur le changement climatique l’IJNet vous propose des pistes pour traiter ce sujet clivant sans perdre de vue les solutions.

Comment offrir au public une autre lecture du climat ? Quel angle de traitement adopter ? Comment produire une information climatique qui diffuse de la bonne humeur et l’envie d’agir ? Le journalisme de solutions a la réponse !

Gilles Vanderpooten, journaliste, directeur de l’ONG Reporters d’Espoirs vous partagera comment le journalisme de solutions peut inspirer les citoyens et leur redonner le goût de l’information.

L’IJNet est une initiative portée par le ICFJ (International center for journalists). Ce réseau international des journalistes a pour but de traiter des dernières actualités de l’innovation dans les médias. Applications mobiles d’information, outils, offres de formation, ainsi que des avis d’experts, l’IJNet met en avant l’actualité des acteurs du journalisme mondial.

Pour vous inscrire : https://bit.ly/3KViSf6

Pour retrouver toutes les actualités de l’IJNet : https://ijnet.org/fr

 

L’interview de Luc Julia, co-créateur de Siri et ponte de l’intelligence artificielle

By InterviewsNo Comments

Co-fondateur de Siri, l’assistant vocal d’Apple, ainsi que des imprimantes connectées d’HP ; auteur du livre L’intelligence artificielle n’existe pas (First Editions) ; Luc Julia est une tête pensante de l’intelligence artificielle qu’il préfère appeler « intelligence augmentée ». Depuis trente ans qu’il vit dans la Silicon Valley, il a œuvré au Stanford Research Institute (SRI), au MIT, travaillé chez Apple, HP ou encore Samsung – qu’il a incité à s’implanter en France. Un bref passage chez Amazon lui fait prendre conscience qu’il préfèrerait « faire quelque chose pour [son] pays ». 
Désormais Directeur scientifique de Renault, nous l’avons rencontré à l’occasion de son passage à Paris.


Yann LeCun, Jérôme Pesenti, Yves Raimond… et vous ! On a le sentiment que la France est un berceau de grands ingénieurs.

Nous les Français sommes les meilleurs ingénieurs du monde ! Notre éducation est globalement bonne, même si elle a tendance à laisser des gens sur le bord de la route. On a donc une éducation élitiste, et il faut certainement trouver une solution pour ceux qui sont en difficulté. Une fois qu’on sort de ce système par le haut, on est les meilleurs. Voyez le nombre de médailles Fields, l’équivalent du prix Nobel de mathématiques : les Français sont en haut du classement.

Qu’est-ce qu’il manque à la France pour rayonner davantage en matière de « tech » selon vous ?

On n’a pas la culture de vendre, on ne sait pas monter sur la table et dire qu’on est les meilleurs contrairement aux américains. On n’a pas non plus la culture de l’échec – rien que le mot nous fait peur. Le jour où l’on comprendra qu’échouer c’est apprendre, que ça fait partie de l’éducation, on sera plus fort encore. Mais nous sommes très forts en débrouillardise ! Il suffit de voir le concours Lépine pour s’en rendre compte, c’est extraordinaire de construire n’importe quoi avec deux allumettes. Les Français sont très ingénieux.

D’où vous vient la volonté de renouer avec la France ?

Il y a 55 000 français dans la Silicon Valley et depuis 10 ans, de plus en plus font des allers-retours vers la France pour redonner à leur pays de naissance. Il faut dire que grâce à la French Tech, Fleur Pellerin a redonné espoir aux ingénieurs français, et a réussi à montrer avec cette structure que la France est à l’origine d’innovations extraordinaires.

Sur votre LinkedIn, trône un peu à la manière d’une raison d’être, d’une mission : « Améliorer la vie des vrais gens, grâce aux technologies ». Y a-t-il une tech qui n’apporte pas de valeur ajoutée à la vie des gens ? Une tech « bullshit » ?

Tout dépend du contexte dans laquelle on regarde la technologie. Par exemple la 5G ça ne sert strictement à rien pour un particulier : c’est plus énergivore, il faut déployer un nouveau parc d’antennes, les gens vont vouloir renouveler leurs appareils… Tout ça pour charger plus rapidement des vidéos ? Avoir une résolution de 8K sur un écran aussi petit, ou un temps de chargement inférieur d’une seconde, ça n’a aucun intérêt pour un usage quotidien classique. Sans parler du coût écologique.

En revanche, dans l’industrie, ça prend tout son sens : ça pourrait remplacer le wifi en local sur plein d’usines.

Il faut mesurer l’impact et l’utilité des technologies, et les mettre en perspective.

Croyez-vous dans la tech et la data dites « for good » (« pour le bien commun »), au service de l’impact social et écologique.

En général, nous, scientifiques, quand on crée ou qu’on essaie de créer quelque chose, c’est pour le bien de l’humanité. On est là pour les « vrais gens » et pour faire en sorte qu’ils aient une meilleure vie d’une manière ou d’une autre.

Après il y a des dérives. La tech est un outil. Je compare l’intelligence artificielle à un outil : l’IA c’est un marteau, je peux m’en servir pour planter un clou, ça marche beaucoup mieux que mon poing, mais le marteau peut aussi servir à taper sur la tête de quelqu’un. Ce n’est pas bien mais je suis celui qui tient le manche, donc c’est moi qui décide. Finalement, c’est la société qui décide que taper sur la tête de quelqu’un, c’est mal. Ce qui compte, c’est l’éducation. Le problème des technologies c’est qu’il en arrive de nouvelles en permanence, aussi il est très compliqué de s’éduquer.

Vous avez travaillé avec des scénaristes d’Hollywood pour mettre au point Siri – l’assistant vocal utilisé sur des millions d’appareils Apple. Avez-vous travaillé aussi avec des journalistes ?

En créant Siri, nous savions que l’outil ne pouvait pas répondre à tous les coups aux demandes exprimées par les utilisateurs. Nous voulions que lorsque ça ne marchait pas bien, c’est-à-dire 20% du temps, ce soit rigolo. Alors nous avons fait appel à des scénaristes d’Hollywood, car eux pouvaient facilement réaliser ce que nous, « scientifiques pas drôles », ne savions pas faire.

Siri n’a jamais fait appel à des journalistes pour vérifier les faits. Il utilise des sources publiques comme Wikipédia. Quant aux actualités, lorsque vous lui demandez « donne-moi les dernières nouvelles », c’est un mélange de différents médias provenant du propre agrégateur d’Apple. Sur Alexa, l’assistant vocal d’Amazon, et sur Google Home, celui de Google, c’est Franceinfo qui les délivre, ce qui est très bien. Je suis d’ailleurs administrateur de Radiofrance depuis décembre 2021.

Quelles sont vos sources d’information privilégiées ? Suivez-vous l’actualité chaude ? Préférez-vous les reportages ?

C’est simple : je suis abonné au Canard Enchainé depuis 40 ans, que je reçois chaque semaine en Californie avec un léger décalage temporel par rapport à vous : il ne me parvient que le samedi… mais c’est mieux que de ne pas arriver du tout ! Ma deuxième source est Franceinfo, que j’écoute tout le temps en voiture. J’ai besoin d’avoir les infos françaises. En dehors des médias, j’écoute des podcasts tech en français et en anglais.

A quoi ressemblerait votre journal idéal ? 

J’aime bien l’instantanéité de la radio, l’idée de fact-checking (vérification des faits) de Franceinfo.
D’une manière générale, il faut faire un tri, filtrer les informations. J’aime dire qu’il faut s’éduquer mais on ne peut pas s’éduquer à tout. Il m’arrive certainement d’absorber des infos qui peuvent être incorrectes. Aussi le média idéal ne transmettrait que la vérité. Il serait aussi celui qui s’adapte à moi, mais sans m’enfermer dans ma bulle. Un média qui me laisse m’intéresser à tout, qui ouvre mon esprit, tout en triant les sujets que je n’ai pas envie d’entendre.


Chaque jour, Luc écoute une à deux heures de podcasts.
En balade ou en voiture, il aime se tenir informé de l’actualité tech
Ses favoris :

Propos recueillis par Gilles Vanderpooten et Joshua Tabakhoff, Reporters d’Espoirs.

24/01/2022 « Presse papier : mon amour ! », rencontre sur l’avenir de la presse papier

By AgendaNo Comments

Les Assises internationales du journalisme vous convie le lundi 24 janvier à la Bibliothèque nationale de France pour une demi-journée d’étude consacrée à la presse papier, sa préservation et son avenir.

A l’occasion de ce colloque, venez rencontrer Florence Aubenas, Jérôme Bouvier, Caroline Tourette et d’autres acteurs de la presse qui partagent la conviction que OUI, la presse papier a un avenir qu’il faut encore écrire.

Au programme :

14 h : ouverture

Par Laurence Engel, présidente de la BnF (sous réserve), et Jérôme Bouvier, président de Journalisme et citoyenneté et fondateur des Assises internationales du journalisme de Tours et de Tunis.

14 h 10 : presse papier mon amour ! – Un choix de raison ?

Table ronde, suivie d’un échange avec le public, animée par Marie-Laure Augry, vice-présidente de l’association Journalisme et citoyenneté avec Caroline Tourette, cheffe du service Conservation au département Droits, économie, politique et presse (BnF), et Franck Anesse, patron du groupe So Presse, Laurent Greilsamer, journaliste pour l’hebdomadaire Le 1 et essayiste, Laure Daussy, journaliste Charlie Hebdo, Philippe Di Marzio, directeur général de Culture Presse.

15 h 30 : pause

16 h : presse papier mon amour ! – Un choix de création !

Table ronde, suivie d’un échange avec le public, animée par Yael Caux, programmatrice au bar culturel Le 61. Avec Arnaud Gilles, chef du service Bibliographie nationale périodiques (BnF), et Julie Hamaïde, fondatrice du magazine Koï, Christelle Hélène-Kibleur, directrice de publication du magazine jeunesse régional FRITZ, Éric Decouty, co-fondateur de l’hebdomadaire Franc-tireur.17 h 30 : carte blanche à Florence Aubenas, journaliste et grand reporter pour le quotidien Le Monde, et écrivaine française.


 

Inscriptions :

Entrée gratuite mais réservation conseillée :

https://affluences.com/bnf-expositions/reservation?type=2207&resource=86665&date=2022-01-24

Rencontres diffusées également en direct sur Youtube le 24 janvier à partir de 14h :

 

Informations pratiques :

Le 24 janvier 2022, de 14h à 18h

François-Mitterrand – Petit auditorium

Quai François-Mauriac – Paris 13e

Entrée Est face à la rue Émile Durkheim

« Nous avons créé une école de la transition écologique pour les jeunes qui n’aiment pas l’école », Frédérick Mathis, fondateur et directeur de l’école ETRE

By InterviewsNo Comments

ETRE se définit comme la première école française de la transition écologique, dédiée aux jeunes en rupture scolaire et aux adultes en quête de sens. Avec son modèle de formation gratuit et tourné vers les métiers manuels, cette école entend former les nouveaux acteurs des métiers « verts et verdissants ». Frédérick Mathis, son fondateur et codirecteur nous partage sa conception de l’enseignement, les valeurs fondatrices de son établissement et ses projets pour l’avenir.


ETRE fondée en 2017, est l’école de la transition écologique. Comment est né ce projet ?

En 2004, j’ai fondé l’association 3PA pour sensibiliser les jeunes à l’écologie. A l’époque ces enjeux étaient déjà bien implantés dans le débat public mais pourtant les jeunes que je côtoyais dans les foyers étaient loin de ces préoccupations. J’ai décidé d’attirer leur attention avec des ateliers écologiques concrets comme la confection de charpentes ou l’apprentissage du maraîchage. C’est de leur intérêt pour notre approche que sont nées nos propres formations.

A quels besoins ETRE répond-t-elle ?

Notre formation répondait dès le départ à un besoin : d’un côté, chaque année en France plus de 90 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme. Au bout de 3 ans, 70% d’entre eux se retrouvent sans emploi. D’un autre côté, des institutions comme l’ADEME (Agence de la transition écologique) prévoient la création de plusieurs centaines de milliers d’emplois dans les énergies renouvelables et la transition écologique. Aussi, nous avons créé l’école de la transition écologique pour faire converger ces deux besoins, et avec les jeunes qui n’aiment pas l’école.

Au départ, certaines incompréhensions ont émergé quant à notre méthode d’enseignement. Mais avec le temps, l’apport de notre école a fini par convaincre les organismes institutionnels et surtout les entreprises qui voient en nous une réponse pour pallier le manque de formation dans les métiers de la transition écologique.

En quoi votre approche diffère-t-elle des formations professionnalisantes qui existent par ailleurs ?

Nous proposons des formations centrées sur les métiers « verts » et « verdissants », c’est-à-dire, les métiers liés à la protection de la nature et à la transition écologique. En 2015 nous avons créé un CAP en menuiserie spécialisé en économie circulaire avant d’inaugurer, en 2017 notre première école ETRE dans la région toulousaine. Cette école a suscité un vif intérêt de la part d’autres collectivités. C’est pourquoi dès 2019, et grâce à notre nomination comme lauréat de la fondation La France s’engage, nous avons essaimé des écoles ETRE sur tout le territoire métropolitain. Aujourd’hui nous comptons 8 écoles actives dont 4 en région Occitanie et une à Paris.

Que viennent chercher les étudiants dans votre école ?

Nos élèves, qu’ils soient déscolarisés où déjà diplômés, viennent chercher un sens à leur formation. 20% de nos membres sont des adultes déjà qualifiés qui ressentent le besoin de donner un objectif concret à leur métier. Nous souhaitons que nos étudiants trouvent à la fois un emploi qui leur permette de garantir leurs fins de mois tout en requalifiant leur moi. C’est pourquoi nos programmes vont du stage de découverte à la formation qualifiante.

Prenez-vous en compte les spécificités régionales dans vos formations ?

L’ancrage local est la grande force de notre école. Il nous permet d’aborder au mieux les enjeux et le savoir-faire de chaque région. Notre école parisienne par exemple, se concentre sur les questions de mobilités et notamment sur le développement du vélo en ville.

 

Trouvez-vous que les métiers manuels et les métiers dits « verts » bénéficient d’une couverture médiatique avantageuse ?

Les métiers manuels sont encore victimes d’une mauvaise presse. Mais la question de la transition écologique revalorise fortement leur reconnaissance sociale. Aujourd’hui nous ne sommes plus uniquement maçons mais « éco-constructeurs ». D’autre part, nous avons de plus en plus de demandes provenant de jeunes bac+5 qui sont en crise de sens. Le défi désormais est de réconcilier les voies intellectuelles et manuelles qui sont toutes deux indissociables pour mener au mieux la transition écologique.

Il y a des pays dans lesquels dit-on la convergence du manuel et de l’intellectuel fonctionnent mieux qu’en France. Vous inspirez-vous d’expériences menées ailleurs, par exemple en Suisse ?

Nous nous inspirons beaucoup des pédagogies dites alternatives dans la construction de notre proposition. J’ai moi-même grandi dans une école à pédagogie Decroly qui développe la pédagogie active et par le faire. Nous regardons ce qu’il se passe dans d’autres pays, notamment dans les pays du nord de l’Europe qui mettent en place des pédagogies centrées sur l’apprenant et le faire.

Votre action a été relayée notamment par Reporters d’Espoirs. Cette médiatisation, et plus généralement le développement du journalisme de solutions, ont-ils un impact positif sur l’activité de votre école ?

Notre passage sur la scène de votre évènement La France des solutions en 2019 a été un réel tremplin pour notre médiatisation. Les médias pratiquant le journalisme de solutions font cet effort de compréhension qui demande du temps. Mais notre visibilité n’est pas encore optimale, il reste de nombreux médias que nous n’avons pas réussi à interpeller.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour 2022 ?

Notre ambition et de poursuivre le développement de l’école sur tout le territoire. Nous souhaitons atteindre le nombre de 30 écoles d’ici 3 ans. Cet objectif n’est pas sans fondement : nous observons une véritable demande que ce soit de la part des jeunes ou des entreprises. A plus court terme nous aimerions passer de 8 écoles à 15 d’ici fin 2022. Cette extension nous permettrait de toucher encore plus de jeunes : en 2021, ETRE avait déjà accompagné 600 étudiants, nous souhaitons atteindre les 2000 en 2022.


 

Propos recueillis par Louise Darrieu, Reporters d’Espoirs.

«En quête d’une génération de journalistes européens de proximité», Laurence Aubron, fondatrice d’Euradio et membre du jury du Prix européen du jeune reporter

By InterviewsNo Comments

Euradio se définit comme une radio associative, citoyenne et indépendante. Avec une programmation qui alterne reportages sur des initiatives locales, actualités européennes contextualisées et musique, la station émet en FM à Nantes et dans plusieurs villes françaises sur le réseau de radio numérique terrestre, ainsi que partout via le web. Laurence Aubron, sa directrice et fondatrice, revient pour nous sur la genèse du projet et ses ambitions pour l’avenir.


Vous êtes la fondatrice et directrice d’Euradio. Quelle en est l’ambition initiale?

L’histoire d’Euradio est intimement liée au référendum européen de 2005. La couverture médiatique des affaires européennes était très limitée. Il fallait réagir, alors nous avons choisi de créer la première radio européenne des territoires. L’initiative est d’abord locale, puisqu’elle part de Nantes, territoire qui a toujours été un terreau fertile en matière d’innovation et de création. Il fallait parler d’Europe au quotidien, en partant de notre ancrage sur ce territoire, et avec une ligne éditoriale européenne.

Comment Euradio a-t-elle évolué et comment voyez-vous l’avenir ?

La radio se développe de plus en plus. Au départ de Nantes, elle s’est implantée grâce au déploiement de la technologie DAB + (Radio Numérique Terrestre) à Lille, Lyon, Strasbourg ou encore Marseille et Bordeaux. Euradio devient ainsi la première radio européenne en France.

Pour l’avenir, l’important est de trouver une nouvelle génération de journalistes qui incarnera Euradio, curieuse, ouverte, qui a voyagé et est ouverte sur le monde, tout en connaissant bien son territoire. En clair, je cherche une génération de journalistes européens de proximité. Sur une même thématique européenne, chacun pourra apporter une perspective spécifique, fonction du territoire qu’il connait et depuis lequel il parle.

Vous avez été membre du jury du premier Prix Européen du Jeune Reporter, en quoi vous retrouvez-vous dans cette initiative ?

Cette initiative partage toutes mes valeurs. En tant que journaliste professionnelle et aux côtés d’autres comme Mémona Hintermann, j’ai trouvé cela très enrichissant de porter un regard sur le travail de jeunes journalistes européens. Je suis persuadée que cela manque aujourd’hui dans la société. Ce sont les histoires venues d’ailleurs qui permettent de nourrir une culture commune. J’ai particulièrement apprécié la plume et le sujet de Jeevan Ravindran intitulé « On espère qu’un jour, on n’aura plus besoin de nous », qui analyse les initiatives de trois entreprises européennes, travaillant dans des pays différents pour éviter que les sans-abris ne meurent de froid.

Existe-t-il un journalisme européen ?

Oui, je pense qu’il est en train de se développer, et je ne vois pas le monde de demain sans évolutions journalistiques sur le plan européen. L’enjeu est de pouvoir poursuivre l’ouverture des jeunes et personnes qui voyagent dans cette sphère culturelle et linguistique. Euradio veut offrir cette fenêtre européenne. Nous avons débuté par la programmation musicale avec des labels indépendants et multi-linguistiques. L’objectif demeure de permettre à ceux qui reviennent en France notamment après un Erasmus, de poursuivre leur ouverture sur l’Europe par l’information et la culture. Tout en donnant envie à ceux qui ne sont pas encore partis de se connecter avec une culture hors de nos frontières.

Propos recueillis par Léa Sombret


Candidatez au Prix européen du jeune reporter jusqu’au 31 mars 2022 !

By AgendaNo Comments

En savoir plus et/ou candidatez

Reporters d’Espoirs lance la seconde édition du « Prix européen du jeune reporter », dédié à tous les jeunes de 18 à 30 ans. L’appel à candidature est ouvert jusqu’au 31 mars 2022.


Reporters d’Espoirs a créé en 2021 le Prix européen du jeune reporter, suscitant plus de 150 candidatures en provenance de 17 pays d’Europe. Fort de ce succès, l’association pionnière du « journalisme de solutions » lance la deuxième édition, avec le soutien renouvelé de la Fondation du Crédit Mutuel.

Avec le « Prix européen du jeune reporter », Reporters d’Espoirs encourage les jeunes à se faire acteurs de l’information, à pratiquer l’écriture en langue française, et à diffuser la connaissance d’initiatives constructives à l’échelle de l’Europe. Dédié aux 18 – 30 ans quel que soit leur parcours et leurs études, le Prix va soutenir 6 nouveaux reportages écrits, couvrant des problèmes et des initiatives qui contribuent à une société européenne inspirante, solidaire et durable.
10 000 euros de prix seront remis à 6 lauréats, avec le soutien de la Fondation du Crédit Mutuel dont l’action est axée sur la lecture et la solidarité.

« Garder la capacité d’étonnement à chaque instant fait naître la créativité », Macha Gharibian

By InterviewsNo Comments

Pianiste de formation classique, chanteuse, auteure, compositrice, arrangeuse, réalisatrice de ses propres albums, globe-trotteuse, Macha Gharibian a créé son univers en vivant l’expérience du jazz à New York, qui s’entremêle avec la culture arménienne de ses ancêtres, et la culture parisienne. Victoire du Jazz 2020 dans la catégorie « Révélation », Macha Gharibian était l’invitée de la soirée La France des solutions, le 15 décembre à la Maison de la radio et de la musique. L’opportunité de revenir sur son parcours et sa vision de la créativité, thème de l’événement Reporters d’Espoirs.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

La trame que j’ai suivie est celle de la chanson populaire, qui est très riche mélodiquement. Inspirée par le jazz et par mon parcours de pianiste classique, j’ai eu le goût de l’étoffer avec les couleurs qu’offre mon instrument harmonique. Enrichir l’harmonie des chansons existantes, en puisant dans mes différentes influences , répond à une réelle envie.

Quand je crée un arrangement musical, j’ai des inspirations qui peuvent venir de Ravel, Debussy, de la musique que j’ai entendue étant enfant, qu’elle soit classique ou par exemple arménienne. Et les pianistes de jazz comme Thelonious Monk ou Keith Jarrett sont également des inspirateurs. Quand je revisite la musique arménienne, j’ajoute un nouveau prisme, en la jouant à la manière d’un standard de jazz.

En plus de pianiste, vous êtes chanteuse. Mais vous vous laissez volontiers guider par la voix des autres.

Parce que je suis chanteuse, j’adore accompagner le chant des autres en étant concentrée sur mon rôle de pianiste. J’aime laisser beaucoup de liberté aux artistes avec lesquels je travaille.

En travaillant l’indépendance des mains, on travaille certes la capacité à faire deux choses en même temps, mais l’une, généralement la voix, prend toujours le dessus. En accompagnant ma propre voix de chanteuse, le jeu pianistique s’en trouve simplifié . A contrario, à ne jouer qu’une seule corde de mon arc, je me trouve dans la musique et dans l’instant, pleinement investie, avec l’impression parfois d’être meilleure. Meilleure parce que plus libre, plus inventive.

Macha Gharibian en performance artistique à la soirée Reporters d’Espoirs, le 15 décembre 2021.

Comment émerge le processus créatif selon vous ?

L’échange est au cœur du processus créatif. Pour un musicien de jazz, chaque concert est unique. Et la musique est imprégnée de ce que nous vivons en tant que personne, de ce que nous échangeons en tant que musicien, sur le moment. Chaque artiste bondit sur la création de l’autre. L’échange d’énergie avec le public est également une source d’inspiration. Nous n’avons pas la même vibration lorsque nous jouons dans un petit club de jazz où nous sentons le public tout près de nous, ou lorsque nous jouons devant une salle de 1000 personnes. Je me souviens d’un concert en Algérie, à Constantine, où les notes orientales de ma musique ont trouvé écho dans le public qui s’est exclamé, a partagé son enthousiasme avec nous en se mettant à danser.

L’improvisation est au cœur de votre art. Vous vous y êtes adonné le 15 décembre à l’occasion de la soirée Reporters d’Espoirs, où vous avez interagit avec 4 jeunes danseurs, à partir des mots, expériences, initiatives que vous avez entendues à travers les initiatives d’acteurs de solutions économiques, sociales, écologiques…

L’improvisation est au cœur du « free jazz » auquel j’aime m’adonner. Chacun assume son vocabulaire, sa partition, tout en écoutant l’autre. Cela nous amène à penser de manière plus globale, orchestrale, les personnalités s’amalgamant sans perdre de leur unicité, leur singularité. Ce qui est vrai pour le free jazz l’est aussi pour le mélange des disciplines – par exemple de la danse, des mots, et de l’instrumental à la fois.

Ce genre d’exercice m’a libéré de la partition, en laissant venir les choses dans l’instant. Ce n’est pas sans risque ! Il peut se passer des choses géniales, ou chaotiques. Se rencontrer sur un territoire vierge, c’est cela qui est excitant. L’absence de préméditation peut faire peur, mais comme on sait que l’on est musicien, et comme un danseur connait son corps, on arrivera toujours à créer quelque chose.

Avez-vous un conseil pour nourrir la créativité ?

J’ai commencé le piano à 6 ans et c’était vraiment le plaisir qui me guidait. Je crois que la créativité c’est réussir à saisir et à tisser ce fil qui nous procure ce plaisir. Aussi, garder la capacité d’étonnement à chaque instant fait naître la créativité.

Gilles Vanderpooten, avec Louise Darrieu, Reporters d’Espoirs

Suivez le travail de Macha Gharibian :     

Sur son site : https://www.machagharibian.com/

Sur Instagram : #Macha Gharibian

Sur Facebook : https://www.facebook.com/gharibian.macha

Retrouvez la performance de Macha Gharibian et celle des danseurs, sur la scène de Reporters d’Espoirs à la Maison de la radio et de la musique :

Gaétan Vermeulen

By FDS2021No Comments

Gaétan Vermeulen est un danseur de 23 ans. Il étudie à l’école de danse de l’Opéra de Paris de ses 10 ans à ses 17 ans, âge auquel il obtient son diplôme national de danseur professionnel. Il travaille pendant deux ans à l’Opéra National de Paris où il participe notamment à la création de Crystal Pite « Seasons Cannon » et de James Thiéré « Frôlons ». Il passe ensuite trois ans au Teatro dell’Opera di Roma où il interprète divers rôles de premier danseur tels que le personnage de Tybalt dans le « Romeo et Juliette » de Giuliano Peparini ou le troisième pas de deux de « In the Night » de Jérôme Robins. En quête de renouveau, il quitte Rome pour jouer dans « Birds of Paradise » réalisé par Sarah Adina Smith et produit par Amazon. Il continuera ensuite à travailler dans le cinéma, la vidéo, la mode et l’organisation d’évènements autour du mouvement.

Hava Hudry

By FDS2021No Comments

Hava Hudry est une artiste polyvalente basée à Paris. Après avoir dansé en compagnie nationale à l’étranger, elle se dirige vers le contemporain et collabore avec des artistes de danses urbaines. Elle se produit aussi dans le monde la nuit parisienne, partageant la scène avec les drags queens et des danseurs de voguing.

Lisa Langlois

By FDS2021No Comments

Lisa Langlois est une danseuse de formation contemporaine. Elle
expérimente l’improvisation, la danse contact et le floorwork au sain du
collectif Le Facteur
. Elle aspire au rapport à la musique et la théâtralité pour
en faire ressortir les états de corps dans le mouvement. La recherche du
geste par la sensibilité et l’organisme sont ses outils de travail.
Elle aspire au langage de la sensualité, la poésie des corps dans la
puissance que peut dégager la féminité ainsi que la bestialité.