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Faire preuve de vigilance face aux rapports de force et aux discours des acteurs

By 27 novembre 2015janvier 13th, 2021No Comments

Comment approcher et médiatiser les « solutions au climat » compte tenu des rapports de force, des conflits d’intérêt et de l’influence (économico-politico-médiatique) exercée par les différents acteurs ?

PAROLES-A

√ ANALYSER ET DÉCONSTRUIRE LES DISCOURS DE CERTAINES ENTREPRISES

« On a du mal à percer le discours officiel des entreprises. Le nucléaire est un bel exemple de ces jolies histoires racontées par les communicants d’entreprises. On nous présente le nucléaire comme une énergie propre, sous prétexte qu’il émet moins de carbone que les énergies fossiles. Mon rôle est de déconstruire ce discours, admettre la faible émission en CO², mais soulever, par ailleurs, les problèmes que l’on tend à ignorer : le coût très élevé, le risque d’accidents, etc. » Coralie Schaub

 

√ PRENDRE DU RECUL SUR LES  DOGMES

« En général vous avez deux camps : le camp des industriels et le camp des « écolos ». Le premier voit les solutions dans les entreprises, le deuxième dans les individus, à des échelles beaucoup plus réduites. Et grosso modo, chacun tente d’utiliser le journaliste à son profit pour dénigrer l’autre camp. Très souvent, on s’aperçoit que ce sont deux dogmes qui s’opposent. Le journaliste ne doit être l’otage ni de l’un, ni de l’autre. Une solution est de faire appel à une panoplie d’experts : interroger des experts pour comprendre, dans un premier temps, une controverse scientifique. Puis, interroger d’autres experts sur l’antagonisme dogme/contre-dogme lui-même, c’est-à-dire sur la société : pourquoi est-ce qu’il y a cette controverse ? Pourquoi deux camps sont-ils prêts à dire tout et n’importe quoi (certains sont à la limite de l’honnêteté intellectuelle…) ? » Gilles van Kote

 

√ IDENTIFIER LES STRATÉGIES DE « GREENWASHING »

« Attention, il y a beaucoup de com’. Sans changer leurs façons de faire, certaines boîtes vont juste repeindre leurs actions en vert ».
Pour éviter de tomber dans cet écueil, France Info s’est doté d’un comité d’experts qui attribue le label #maplanète aux solutions jugées pertinentes :
« On les identifie à l’antenne pour montrer que ce n’est pas du greenwashing et que c’est quelque chose de plutôt consensuelle chez les experts. »
Anne-Laure Barral

 

√ PENSER EN TERMES DE RAPPORTS DE FORCE

« La politique de François Hollande, comme celle de Nicolas Sarkozy, est tellement désidéologisée que ce sont les rapports de force qui prennent le dessus. En 2007, l’UMP a fait une OPA sur l’écologie. A l’époque, j’y croyais. J’étais en désaccord avec les positions de Nicolas Sarkozy, mais je croyais réellement à un effet d’opportunité qui conduirait à de véritables réformes. Quelles en étaient les motivations ? Là n’était pas la question. L’annonce de la taxe carbone me paraissait crédible. Mais, dès 2010, je me suis progressivement rendue compte de mon erreur : c’est une question systémique dans laquelle je vois clairement apparaître la force des lobbies industriels, des entreprises, des groupes énergétiques. Ils sont sous-estimés par les ONG, pourtant ils pèsent énormément sur les réformes environnementales. Le problème, c’est que les partis politiques, les ONG ou les mouvements écolos méconnaissent le monde de l’entreprise. Tous construisent une discussion idéologique alors que la vraie bataille est celle des rapports de force. C’est sur cela que je concentre mon travail. »
Jade Lindgaard

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